Bonjour,
Norbert de Bagatelle, pour vous servir. Poète, artiste, philosophe, j’ai eu l’immense privilège de diriger hier soir la SuperScène aux 12h de l’impro.
Initialement dédiée à l’analyse de la dialectique du rire dans l’oeuvre de Bergson, mon projet s’est heurté à un problème budgétaire. Nous l’avons donc aménagé pour en faire un remake du gendarme, cette fois-ci à St Gaudens.
Roger incarne le personnage Bergsonnien typique au surmoi fragile et au verbe fleuri. Lors d’une patrouille de routine, il révèle à sa collègue son rêve de grandeur, de dépassement de soi, par une transcendance du quotidien. « J’veux faire star de ciné, avec les gonzesses et l’alcool » confiera-t-il.
L’immanence du réel le rattrape dans le deuxième opus de la trilogie. Une enquête sur un vol de voiture rondement menée lui fait rencontrer une figure paternelle, en la personne d’un producteur qui saura libérer l’animalité symptomatique de Roger lors d’un bout d’essai mémorable.
Tragédie grecque, drame de l’intime, temporalité distendue, la fin de l’histoire transfigurera la déchéance en rédemption. Résumant sa carrière à la femme de ménage qui nettoie sa suite dans un luxueux hôtel Parisien, Roger découvrira au fond de lui (où d’autre ?), mise en abîme cathartique magistrale, que sa vie l’attend à St Gaudens. Ce sera le mot final et obscurci de cette odyssée contemporaine, retour à la source, allusion lumineuse qui clôt ce cycle discrètement Bergsonien.