Vendredi, la scène gagnante du « Plus ou Moins » fût le conte de notre enfance revu et modernisé du Petit Poucet.
Brandon est l’un des fils d’une grande fratrie. Les parents ne peuvent subvenir aux besoins de la famille. La solution est d’abandonner l’un d’eux. Le plus jeune. Brandon. La mort dans l’âme, les parents profiteront des soldes pour perdre l’enfant.
Le lendemain, le père accompagne Brandon aux Galeries Lafayette. Une vendeuse-danseuse du rayon cosmétique vante les vernis de couleurs vermeils si bien que le père offre un magnifique flacon à son fils. Un cadeau comme un passage de flambeau, comme un adieu, comme un subterfuge pour mettre à exécution son plan… Brandon se retrouve seul dans une ruelle sombre dans les environs de la grande enseigne.
Peur et terreur gagnent le jeune homme. Incompréhension et résignation l’envahissent… Et la faim le tenaille. Soudain, un homme lui interdit de manger le bout de pain qui traine au sol… C’est le nettoyeur de la rue. Il est là depuis des années. Isolé du reste du monde, Joël n’est jamais sorti de cette ruelle… depuis qu’il fût, lui aussi, abandonné. Une troublante coïncidence finit de relier les deux hommes. Joël se vernit les doigts de vermeil.
En sortant de cette ruelle, un monde inconnu et étrange s’ouvre à eux. Accueillis, en gouilli-gouilla (langue locale), il se sustentent à profusion avec des peaux de saucissons. Mais, Brandon veut retrouver sa famille. En haut d’une colline, nos deux héros rencontrent Brutus, une voyante omnipotente, vernie de vermeil, elle-aussi, qui leur montre le chemin du retour.
Dans la maison familiale, Brandon est heureux de revoir ses parents et présente son compagnon de voyage… Aujourd’hui, la famille de Brandon est riche de l’amitié de Joël. Finalement, les cailloux de notre petit Poucet, ce sont les rencontres… les gens qui aiment le vernis vermeil !