Vendredi, parmi quatre histoires magnifiques, une, nous a réchauffé le cœur jusqu’où bout : la SuperScène de M. Étienne GATOGAN.

Margoulin est constructeur de monuments dans un village, non loin de Martigues. Les réunions de chantier ont pour habitude d’être longues et les discussions fusent autour de la boisson locale pour établir les éléments techniques des futurs ouvrages. La commande d’une statue pour la place de la mairie est pour lui le moment de faire ses preuves après divers projets plus ou moins réussis… Il fera la statue de son père chevauchant un destrier. Côté cœur, sa femme le quitte à cause de son penchant pour le Pastis. Aussi, il refuse les avances de la patronne du Cintra, son bar, son havre de paix. Il est maintenant reconnu internationalement dans sa branche. De retour de Dubaï, il est accompli professionnellement, riche mais triste… Devant la statue de son père, Margoulin entend sa voix et se rappelle des moments heureux de son enfance. Finalement, il retourne au Cintra pour parler d’avenir sur la Cannebière à son amour véritable.

Une soirée riche en histoires où la bataille pour obtenir la scène la plus longue n’a jamais été aussi serrée ! Et c’est l’aventure de Ludick et Bastine qui a remporté la victoire en offrant 16 minutes 01 de pure jubilation narrative (c’est un euphémisme).

Le don

Ludick et Bastine sont frère et sœur depuis toujours. Ils ont un don ! Celui d’échouer systématiquement dans tout ce qu’ils entreprennent. Galvanisés par cette complémentarité, Ludick et Bastine ne se quittent jamais, et c’est ensemble qu’ils se font engager dans une boulangerie en manque cruel d’effectif. Tout se passe admirablement mal, jusqu’à ce que Bastine réussisse un chou à la crème. C’est un choc ! Le frère et la sœur vont suivre, pour la première fois de leur vie, des chemins différents. Ludick erre dans les rues pendant que Bastine réalise, grâce à son extrême lenteur, des choux à la crème divino-orgasmique. Même si elle n’a pas le don d’échouer, Ludick aime sa sœur, et il décide de la retrouver dans le restaurant qu’elle vient d’ouvrir. Mais, est-il préférable de réussir son échec ou d’échouer sa réussite ?…

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Merci à la MJC de Castanet Tolosan pour cette belle soirée du Plus ou Moins. Et voici la scène victorieuse de 17 minutes 07 !

Les skis de la transhumance

Guillaume se perd en pleine forêt alors qu’il prenait son premier cour de ski. Aussi transi de froid que de peur, il fait la rencontre de Géraldine, une campeuse passionnée de loup. Alors que Guillaume reprend tout doucement confiance, Géraldine aperçoit, à travers son hublot de tente, le loup qu’elle a toujours rêvé de photographier. Dans une totale euphorie, elle sort à la rencontre de l’animal. Seulement, dans la précipitation, elle oublie une semelle antidérapante et se blesse en pleine forêt. Guillaume part chercher des secours et tombe (au sens figuré) sur un berger qui lui promet de l’aider. Erreur monumentale !! De retour au campement, le berger, qui connaît bien Géraldine, la menace de son fusil car elle protège les loups, et les loups, ça mange les biquettes, ses biquettes !! Finalement, le ski, ce n’était vraiment pas son truc à Guillaume.

Ambiance polynésienne pour le SuperScène d’hier soir. La quête initiatique de Pomaré, sa soeur Nana et leur facochère, qui traversent les océans sur une pirogue pour retrouver ‘Jaune’, la touriste Parisienne blonde qui a chamboulé Pomaré…

Merci et bravo à PH pour ce conte des îles.

Le « Seconds rôles » nous a fait voyager de personnages en personnages. Le temps d’une parenthèse, nous sommes invités dans l’intimité de chacun d’eux.

Vincent Flibustier est médecin dans un hôpital. Son travail le submerge, il ne sait pas comment répondre humainement à toutes les sollicitations de ses patients. Son truc, c’est la jonglerie, ce qui le rend sympathique. Mais, le directeur le renvoie pour manque d’efficacité…

Le directeur est un bourreau de travail, il vit dans son bureau. Nous le surprenons au petit matin en train de se raser. Déjà, ses multiples assistantes lui déposent massivement les dossiers de la journée. Quand il est soumis à une émotion trop forte, il se gratte l’aisselle. Et, lorsqu’entre Jeanine, la femme de l’ancien directeur, cet homme vacille. Il se gratte… et ne peut refuser à cette vieille dame de reprendre le bistouri pour une opération « plaisir ».

L’homme opéré s’en sort mais son corps est abîmé par les négligences médicales. Dans un dirigeable, il fête son anniversaire de mariage avec sa femme en survolant les cathédrales françaises. Après leur balade, le couple se retrouve à l’hôtel. La femme se lave. Elle est heureuse. L’homme explique, à travers la porte de la salle de bain, sa douleur physique de vivre. Il laisse une lettre et part.

Brigitte, la femme, est seule au bar, sa vie est vide de son amour. Le directeur de l’hôpital rejoint Brigitte et tente de la soutenir dans ces moments. Par culpabilité ? Non, par amour. Il est épris de Brigitte depuis leur enfance. Il veut lui offrir la belle vie. Il brigue la fortune de Jeanine dont il est légataire universel. Brigitte ne peut en supporter davantage !

On suit le curé qui a célébré le mariage de Brigitte, après sa formation apostolique. Il prend possession de sa paroisse et découvre, au confessionnal, les âmes des habitants… Il commence à abuser du vin de messe. Il se donne le courage d’écouter ses pénitents.

Devant l’école, on retrouve Myrtille, la prof d’aqua-planning. Elle attend la sortie des enfants. Elle attend son fils Billy. Elle est convoquée par la directrice au sujet de Billy et de ses « super-pouvoirs ». Mère et fils sont hors normes et leur relation inquiète la directrice mais ils respirent l’amour familial. Sont-ils fous ? Le juge des enfants perdus impose un traitement médical à vie à Billy.

Billy est boucher de nuit. Il est déprimé car il vit très mal son travail. Il est végétarien. Et, son traitement, après des années, tourmente ses facultés. Il se souvient par bribes d’éléments de son enfance mais qui est-il finalement ? Après un braquage dans sa boutique, il se met à courir et tombe aux pieds d’un homme : son père.

Son père s’appelle Martin et il est russe. Il est voyant bénévolement. Lors de ses consultations, nous retrouvons Brigitte, Jeanine et Vincent. Leurs avenirs sont incertains, mais le destin réserve de belles surprises à chacun d’eux. Au fait, que disait la lettre du mari de Brigitte…

Dans l’épisode final de la série ‘Brenda, Private Investigator‘, Brenda et son fidèle acolyte enquêtent sur le meurtre d’une femme retrouvée tuée à la tronçonneuse. L’autopsie, rondement menée par Brenda, lui permet de confondre Jack, le mari, à qui sa femme venait d’apprendre qu’elle était enceinte. Nos deux héros passent les menottes à Jack, mais celui-ci a le bras long. Banquier d’affaire, il contrôle la moitié de Hawaï et menace de faire fermer l’agence de Brenda et de licencier Sandra, la femme de son acolyte, et par ailleurs sa propre secrétaire.

Chamboulés, nos héros laissent Jack s’enfuir à bord de son hélicoptère. Mais fidèles à leur réputation, et au style de la série, ils parviennent à s’accrocher à l’appareil et à le faire redescendre. Les scénaristes, décidément au meilleur de leur forme, placent justement Sandra (la fameuse secrétaire de Jack)  sur la plage où ils s’écrasent. Bravache, Jack avoue ses méfaits, tandis que Brenda l’enregistre à son insu puis le menace de diffuser ses aveux sur le net. Mais la 4G ne passe pas et c’est Sandra qui a le code wifi de la plage ! Un triangle de flingues pointés, chacun tentant de prendre l’ascendant sur l’autre. Digne de Tarantino !

Fidèle à ses idéaux, Brenda laissera-t-elle la Justice de son fier pays faire son travail, même si Jack se vante de contrôler les juges ? Ou son acolyte se vengera-t-il de la mort de sa femme, là, sur cette plage ? En fin de compte, c’est vous qui avez décidé…

Gilles, Marcel et Stéphanie travaillent dans un grand magasin. Marcel n’est pas insensible aux charmes de Stéphanie mais Stéphanie est en couple avec Gilles. Notre couple vit leur amour loin du monde professionnel et ne se retrouve que le soir pour recommencer leur vie.

Un jour, au rayon jouet, le rayon de Stéphanie, un enfant, ou plutôt un garnement, dérobe une figurine d’Action Man… mais Stéphanie repère le forfait et se lance à ses trousses. Marcel, vigile du magasin, assiste à la scène, car il garde toujours un œil sur la belle Stéphanie. Stéphanie se jette sur le petit voleur et le plaque au sol. Marcel donne aussi de son corps pour rétablir le bon ordre des choses au plus près de celui de Stéphanie.

Mais, Marcel ne remet pas la main sur la susdite figurine volée… Et, son sérieux l’amène à utiliser les caméras de surveillance du magasin. Mais où est passé Action Man ?

Le soir, Gilles et Stéphanie se retrouvent dans les vestiaires avant de repartir chez eux. Ils se déshabillent mutuellement tendrement. Stéphanie retire de sa culotte la figurine. Gilles voue une passion aux Supers Héros. Il est heureux !

Marcel découvre cette scène sur les écrans de son PC de surveillance. Une intervention « musclée » est lancée afin d’attraper le couple. Comme dans un film à gros budget, nous assistons à une course poursuite avec des effets spéciaux et des armes futuristes…

Le couple est arrêté et se retrouve au tribunal. Le juge est impitoyable mais la défense relève le vice de forme ultime : l’avocat de l’accusation est le fils du juge. Ils sont libres !!

Après toutes ces aventures, Stéphanie et Gilles profitent de la plage de Paco-Cabana, tous les deux, en amoureux… avec leurs figurines de Super-héros.

Lambda Impro Picture

Jeudi 7 juillet, au Manding’Art, ce fût une belle soirée « Impro et Foot » qui s’est conclue par la victoire de la France.

On a retrouvé le corps sans vie de Maurice, 38 ans, technicien chez Météo France. L’inspecteur Barnabé mène l’enquête et interroge les 3 suspects :

Romuald, le compagnon de Maurice, dont il vient de se séparer. Romuald lui reproche d’être trop casanier, routinier, alors que lui rêve d’exotisme et d’aventures. Où l’on découvre sa vie cachée de gogo dancer au ‘Cristal’, et cette penderie pleine de costumes de scène.

Béatrice, la soeur de Maurice, qui voit son rêve de monter sa boîte grâce à l’héritage de leur père s’évanouir depuis que son frère a avoué son homosexualité à celui-ci.

Et le père, justement, autoritaire et agressif, qui vit reclus et terrorise ses enfants. Supportera-t’il les chamboulements dans la vie de son fils ?

C’est vous, public, qui avez décidé de qui était le meurtrier à la fin de cette enquête haletante, qui fût élue SuperScène hier soir au Manding’Art.

Vendredi, la scène gagnante du « Plus ou Moins » fût le conte de notre enfance revu et modernisé du Petit Poucet.

Brandon est l’un des fils d’une grande fratrie. Les parents ne peuvent subvenir aux besoins de la famille. La solution est d’abandonner l’un d’eux. Le plus jeune. Brandon. La mort dans l’âme, les parents profiteront des soldes pour perdre l’enfant.

Le lendemain, le père accompagne Brandon aux Galeries Lafayette. Une vendeuse-danseuse du rayon cosmétique vante les vernis de couleurs vermeils si bien que le père offre un magnifique flacon à son fils. Un cadeau comme un passage de flambeau, comme un adieu, comme un subterfuge pour mettre à exécution son plan… Brandon se retrouve seul dans une ruelle sombre dans les environs de la grande enseigne.

Peur et terreur gagnent le jeune homme. Incompréhension et résignation l’envahissent… Et la faim le tenaille. Soudain, un homme lui interdit de manger le bout de pain qui traine au sol… C’est le nettoyeur de la rue. Il est là depuis des années. Isolé du reste du monde, Joël n’est jamais sorti de cette ruelle… depuis qu’il fût, lui aussi, abandonné. Une troublante coïncidence finit de relier les deux hommes. Joël se vernit les doigts de vermeil.

En sortant de cette ruelle, un monde inconnu et étrange s’ouvre à eux. Accueillis, en gouilli-gouilla (langue locale), il se sustentent à profusion avec des peaux de saucissons. Mais, Brandon veut retrouver sa famille. En haut d’une colline, nos deux héros rencontrent Brutus, une voyante omnipotente, vernie de vermeil, elle-aussi, qui leur montre le chemin du retour.

Dans la maison familiale, Brandon est heureux de revoir ses parents et présente son compagnon de voyage… Aujourd’hui, la famille de Brandon est riche de l’amitié de Joël. Finalement, les cailloux de notre petit Poucet, ce sont les rencontres… les gens qui aiment le vernis vermeil !

Madame Michelle et Paul Ubu se sont rencontrés lors d’un bal organisé en l’honneur des soldats de retour du front. Paul avait visiblement été secoué par la guerre, mais Michelle a su l’apaiser. Ils ont vécu de beaux moments, mais Paul a été réquisitionné par l’armée, un long exil en Russie les a séparés.

De retour de nos jours, le père Ubu est un vieil acariâtre qui vit reclus. Seule Michelle passe encore le voir et lui amène des croissants. Michelle est connue et aimée dans tout le quartier. Aussi quand elle décède suite à un malencontreux accident de tondeuse, les habitants décident de lui rendre hommage…

Ce n’est qu’un petit bout de cette histoire, qui a remporté le Plus ou Moins vendredi dernier, avec un temps de 25 minutes.

Merci à tous et bravo aux comédiens.

Plus ou moins, le 10 juin 2016